
image de Pierrette
J’ai rêvé que j’étais un très grand poisson rouge
Dans un bel aquarium, au restaurant chinois.
Je regardais, tranquille, aller, autour de moi,
La foule des dîneurs qui paisiblement bouge.
L’endroit était correct, ce n’était pas un bouge,
Les convives parlant un peu tous à la fois
Produisaient dans l’ensemble un bruit de bon aloi,
C’était à Gentilly, ou peut-être, à Montrouge.
Soudain je me sentis quelque peu angoissé
Et mes deux compagnons aussi étaient stressés,
Et ce sentiment fut difficile à combattre.
De la couleur d’un plat qu’on venait d’apporter,
Notre esprit eut du mal à se réconforter ;
Tous trois nous nous disions :
« Mais quoi ? Nous étions quatre… »
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D’argent aux trois poissons de gueules d’azur et de sinople, posés en fasce le 1 et le 3 contournés

Estampe japonaise de Ichiryusai Hiroshige

La surprise du chef n’est pas bonne pour tout le monde. Comprenne qui pourra.
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Voici comment j’interprète la fin du sonnet:
La couleur du plat, où plutôt de ce qu’il y a dedans, est une surprise pour les poissons rouges, et pas une bonne surprise car apparemment il y aurait un poisson rouge dans le plat.
Ce plat a été préparé par le chef cuistot. Le mot « surprise » se rattache donc à la fois au chef et aux poissons rouges.
Ceci est mon interprétation, je peux me tromper complétement sur ce qu’à voulu exprimer Cochonfucius.
Une autre interprétation serait donc la bienvenue.
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Oui c’est cela que je lis aussi, les poissons sont en prison dans un aquarium qui décore un restaurant chinois , ils trouvent qu’ils n’y sont pas si mal que cela, mais l’angoisse les saisit et ils comprennent en voyant le plat qu’on apporte qu’ils sont là pour être mangés tôt ou tard par les dîneurs.
C’est un peu comme dans la fable Le Loup et Le Chien, le Chien est nourri et logé mais assujetti à son maître tandis que le Loup est un loup errant mais libre. Comme aussi la Cigale et la Fourmi, la Cigale est poète mais quand vient l’hiver elle manque de tout, la Fourmi est besogneuse acharnée ainsi quand vient l’hiver elle est au chaud chez elle avec ses provisions.
Les poissons de Cochonfucius sont nourris et logés dans un bel aquarium, un jour ils réalisent qu’ils seraient mieux dans une rivière, certes ils seraient en danger mais seraient libres, leur destin ne serait pas prévu d’avance par autrui, ils seraient vraiment vivants et non pas déjà à moitié morts.
La vie se situe là, dans nos relations avec les autres qui ne doivent pas être des relations de dominances mais des relations d’échanges, ça c’est moi qui le rajoute.
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