
image de Pierrette
J’ai rêvé que j’étais un taureau dans un pré.
La rosée du matin mettait une étincelle
Sur chaque brin d’herbage, et la sombre hirondelle
Poursuivait sans répit les insectes dorés.
Mes vaches (trois ou quatre, et belles à mon gré)
Savaient pertinemment ce que je voulais d’elles.
J’étais heureux quand on m’en offrait de nouvelles,
Et je vivais ainsi, de chacune adoré.
Car nous autres taureaux, ne sommes point serviles
Et ne nous activons, comme les gens des villes,
À du travail utile, à des ouvrages lourds.
Cependant, de l’humain, la vie n’est pas infâme :
Je trouve, quant à moi, bien mignonnes ses femmes,
Elles qui, cependant, ne m’aiment pas toujours.
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De sinople au taureau d’or
