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Les gardes sont absents, les ministres ont fui ;
Et c’en est terminé de la cour rayonnante.
En vain dans le verger se détachent les fruits ;
Le lourd canon du fort n’a plus sa voix tonnante.
La défaite du roi, la révolte éclatante,
Le carrosse esseulé qui roule dans la nuit ;
Nul ne porte attention à sa présence errante,
Il ne sait pas où va son chemin, quant à lui.
Les noirs démons sont là, violents comme des houles,
C’est alors que sur l’herbe, un sanglier déboule :
Il regarde le roi, sans passer à l’assaut…
Le monarque s’approche et lui parle sans fièvre :
Ce sont des mots secrets qui tombent de ses lèvres,
Qu’entend, sous le ciel noir, le sauvage pourceau.
