
C’est par un beau matin du doux mois de mai qu’est né Maître Coq, d’une couvée de dix œufs. Sa mère, Dame Poule eut fort à faire pour élever ses dix poussins. Maître Coq était le seul mâle de la couvée, sa mère l’adorait et ne cessait de répéter « Tu es mon trésor, tu es une lumière ». C’est ainsi que Maître Coq crut très tôt qu’il était le fils du Soleil. Son père était le chef incontesté d’une belle basse-cour en plein cœur d’Héraldie. Il gouvernait si bien que toutes les poules en étaient folles, le jeune Maître Coq l’observait et songeait qu’un jour ce serait lui qui tiendrait cette digne place de chef incontesté.

Mais en attendant comme ses neuf sœurs, un peu jalouses, passaient leur temps à lui jouer des tours tous plus malins les uns que les autres, notre jeune coq prit le parti de pérégriner afin de se cultiver sur le monde et d’affûter ainsi son esprit critique.
Il visita ainsi de nombreux pays d’Amérique et d’Afrique. En Asie il rencontra Confucius, il s’arrêta également en terre sainte car il voulait trouver les reliques de son frère le Coq qui chanta trois fois au moment où Pierre, par peur de mourir, renia trois fois l’existence du fils du charpentier. Ce voyage dura dix ans au bout desquels Maître Coq revint en sa terre natale, grandi, joyeux et chantonnant une rengaine:
« Heureux qui comme moi a fait un beau voyage… »






Dégoûté de tout désormais, Maître Coq se retira en Notre-Dame de Paris pour prier le bon Dieu de le reprendre auprès de lui. Il était discrètement installé derrière une chaise en bois quand il entendit une douce voix qui l’appelait vers le clocher, cette voix semblait lui dire « Là est ta place , à l’aube tu appelleras l’Astre, ton chant magistral éveillera l’Univers entier et tu l’éclaireras de sa lumière ».
Maître Coq se laissa porter par la douce voix à tel point qu’il se retrouva au sommet du clocher de Notre-Dame de Paris, il était d’or et il sentit les quatre vents le caresser, il pouvait voir dans toutes les directions, le monde était à ses pieds. Alors fou de joie, voyant au loin le grand Astre se profiler il se mit à chanter le matin.
Si vous ne me croyez pas, allez voir par vous-même le clocher de Notre-Dame de Paris, vous y verrez Maître Coq.


Une réflexion sur « La véritable histoire de Maître Coq, le Fils du Soleil, ou l’Oiseau de l’Aube, sans oublier le Coq Céleste. »