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L’ambidrome en Garonne, à la saison des glaces,
Il ne craint pas d’avoir l’hiver à ses talons ;
Il connaît du cours d’eau les courants courts et longs,
Oeil toujours aux aguets, nageoire jamais lasse.
Le pêcheur, surveillant toute place où il passe,
N’a plus le temps de boire avec la Madelon ;
Il guette sa venue, car ce poisson, selon
Les meilleurs cuisiniers, tous les autres surpasse.
Il est insaisissable, il ne faut le farder,
Il peut sa liberté paisiblement garder,
Vers le grand Océan, la Garonne l’emporte.
Il ne craint du cuistot la vaine cruauté ;
Mais du fleuve éternel il goûte la beauté
De l’estuaire aussi, qu’il appelle une porte.
