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Cent mille chevaliers en armure de peau,
Et dans leur forteresse, ils ne font pas grand-chose,
Plutôt qu’un corps d’armée, ils forment un troupeau,
Mais ils vont répétant que la vie n’est pas rose.
Leur colonel est brave, il est loin d’être sot,
Car il peut fusiller presque tout ce qui bouge ;
Son métier, il l’apprit en sortant du berceau,
Sous la bannière blanche ou sous le drapeau rouge.
Il cultive en ce lieu tous ses souvenirs morts,
Retraçant le combat, la honte, le remords,
La vie insignifiante et l’impossible gloire.
Son adjudant lui dit : « Rien de mal dans ce deuil,
Puisque les soldats morts ont d’excellents cercueils,
Nous voyons la lumière au fond de la nuit noire».
