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Un siècle au dragon ne fait pas de rides ;
Il a connu dix mille nuits d’été,
Mais quand il y songe, il a l’oeil humide,
Tant de mots d’amour jadis écoutés !
Pendant son enfance, il fut bien timide ;
Et quand sa jeunesse un jour l’a quitté,
Son coeur se sentit plus qu’à moitié vide.
De sa séduction, plus rien n’est resté ;
La vie, cependant, ne fut pas cruelle
À ce monstre bleu, à ce dragon frêle
Qui voit s’approcher l’ombre d’un tombeau.
Ces années de vie ont eu bien des charmes,
Il ne convient pas de verser des larmes,
Sur un tel destin, qui fut assez beau.
