Fin d’Ophélie

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image de Pierrette

Muse à la voix blême,
Chante tes adieux
Dans les chrysanthèmes.

Chante pour les dieux
Du ciel d’amarante,
Mais pas pour mes yeux.

La nuit transparente
Transforme un tombeau
En chair fulgurante ;

Les astres sont beaux,
La lune est humaine
Autant qu’un corbeau.

Ton coeur se promène
Vers les eaux, là-bas,
Toute une semaine ;

Et je n’y vais pas.

Muse de romance
Cueille le jasmin
Dans le parc immense,

Au bord du chemin,
Au coeur des prairies,
Parfume tes mains

De ces fleurs meurtries ;
Tu n’as pas sommeil,
Chante l’insomnie,

Attends le soleil :
Sainte Catherine
Te l’offre vermeil,

Ô muse chagrine.

Un calendrier farfelu

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image de Pierrette d’après le Calendrier Kiowa

Je suis né un matin de Sainte-Blanchisseuse,
J’ai reçu le baptême à la Saint-Compotier,
Puis passé mon brevet au jour de Saint-Potier,
Le bac trois ans plus tard pour la Sainte-Tisseuse.

J’ai soutenu ma thèse à la Sainte-Emballeuse.
J’ai obtenu un poste à la Saint-Cocotier
Puis l’habilitation pour Saint-Abricotier,
Et je fus chef d’équipe à la Sainte-Fileuse.

Je prendrai ma retraite au jour de Saint-Voltaire.
Mon livre sortira pour la Saint-Mousquetaire
Et sera Prix Goncourt au jour de Saint-Melon.

Pour le Nobel je dois attendre Saint-Centaure,
Puis je trépasserai à la Saint-Dinosaure
Et mon enterrement est pour la Saint-Frelon.

Cochonfucius

Anciennes paroles

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image de Pierrette d’après une composition de l’auteur

Le justicier guidant la création troisième
(Il remplaçait son père à ce poste suprême)
Combattit un millier de nocturnes seigneurs.

Son frère, son rival qu’un droit d’aînesse honore,
Il le métamorphose en singe frugivore,
Puis arrange le monde, en sublime engeigneur.

La plaine vers l’été de céréales s’orne,
Mais vient les dévorer une grande licorne :
Une reine survient, qui bannit l’animal.

Ce monde, à présent, va de manière confuse :
Tantôt il nous conforte, et tantôt il nous use ;
La plupart des humains trouvent cela normal.

Cochonfucius

À la sixième tournée du troisième paradigme

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image de Pierrette

À la sixième tournée du troisième paradigme, un épouvantable orage désola le potager de Piaf-Tonnerre. Des taches de rouille horribles ou charmantes se produisirent sur les outils de jardin.

Un arrosoir (rien à voir avec un fer à repasser) se laissa glisser d’un talus boueux et, peu fier de sa corrosion, alla se loger à quelques longueurs de falzar de la borne Nord-Ouest 33, nommée vulgairement Ardoise-à-Fromage.
L’aspect lisse de l’ardoise affola l’arrosoir pusillanime, qui s’arrêta, vide, cylindrique, troué de rouille.
L’ardoise observa le silence. Sa physionomie était tournée dans l’autre direction. L’arrosoir se disait en lui-même : « Vraiment, je n’ose !… »
Il était bien incapable de faire précéder son amoureux assaut par un madrigal ou un sonnet marotique.
Il employa les ressources d’une imprimante à jointure que Piaf-Tonnerre avait mise à refroidir.
L’ardoise parut d’abord insensible à cet hommage. Elle s’endormait, même.
L’arrosoir découvrit alors une imperfection dans le logiciel de l’imprimante à jointures.

Ici le récit de son illumination transcendante :

Un second orage, par le plus grand des hasards, inonda le sol déjà bien humide.
L’ardoise réfléchit la lueur d’un éclair, et l’arrosoir en fut illuminé.

C’est depuis ce temps-là que les arrosoirs les plus éclairés, pour désigner leur propre personne, utilisent l’expression “ma pomme”.

Cochonfucius

Seigneur du marécage

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image de l’auteur

Un échassier de fort belle apparence
Règne sur l’onde, à la fin de l’hiver.
C’est le Marais, ce n’est pas un enfer,
Ce roi pêcheur est rempli d’espérance.

Mais les poissons, sait-on ce qu’ils en pensent ?
Car le Marais, c’est tout leur univers ;
Ne pouvant pas voyager dans les airs,
Aucun moyen de prendre leurs distances.

— Poissons, comment jugez-vous ce tourment ?
Les vieux poissons répondent prudemment
Que ce plan d’eau leur paraît assez ample ;

— Un prédateur est ici, mais enfin
Il ne nous prend qu’au moment de sa faim ;
Aux rois du monde, il peut servir d’exemple.

Cochonfucius

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

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