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J’aime le sablier, cette pure merveille,
La juste symétrie entre ses deux moitiés
Ainsi que tous ces grains qui tombent sans pitié.
(Mais qui est l’inventeur d’une chose pareille ?)
J’aime le consulter, à l’heure où je m’éveille
Pour soustraire un instant, peut-être, à mon métier ;
Et je laisse passer un sablier entier
Pendant qu’en mon jardin s’activent les abeilles.
J’ai peu d’activité dans mon humble manoir ;
Je ne suis pas pressé d’allumer l’écran noir,
Ni d’apporter du texte à la littérature.
Je ne suis pas astreint au dur travail des champs,
Sans aller au bureau, je touche un peu d’argent ;
Du cercle, ma journée n’est pas la quadrature !
