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Il n’a pas de cosmos, il n’a pas de troupeau ;
Il n’est ni dieu des flots, ni démon des épaves,
Ni dieu des bons flacons, ni démon de la cave,
Ni dieu des lupanars, ni démon des tripots.
Il n’a pas de servants revêtus d’oripeaux,
Pas de bol qu’on remplit, pas de verre qu’on lave ;
C’est un dieu sans emploi, je le trouve bien brave,
Plus vif qu’une limace et plus beau qu’un crapaud.
En son humble maison dont jamais nul n’approche,
Nous ne l’entendons pas proférer de reproches ;
Il fuit la transcendance et tout ce saint-frusquin.
Il me plaît de parler de ce dieu sans royaume,
Car j’aime les vivants, mais surtout les fantômes
Et les corbeaux tordus qu’on voit dans mes bouquins.
