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Regardant en arrière, il arpente les plaines
Sans même s’arrêter pour boire en un ruisseau ;
Il s’approche du bois où verdissent les frênes,
Non loin du marécage où chantent les roseaux.
Il va sans réfléchir, et sans reprendre haleine ;
Il va sans s’épuiser, ne portant nul fardeau.
Il marche tout le jour vers les terres lointaines
Où dort son ancien maître, en un obscur tombeau.
Il inspecte le ciel pour le mesurer mieux,
Il lit dans le cosmos avec ses nobles yeux,
Saluant au passage un astre qui se lève ;
Il longe de vieux murs, marchant sur le gazon,
Il sait qu’il doit aller plus loin que l’horizon,
Ce cheval obstiné, cet animal qui rêve !
