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Ce dieu de peu de poids vole jusqu’à l’aurore ;
Il s’agite beaucoup, mais c’est sans nul dessein,
Il n’entend même pas les conseils de ses saints.
Il goûte le parfum de la nocturne flore.
Quand le bois des éclats du matin se colore,
Le coq retentissant réveille ses poussins ;
Le dieu nocturne trace un étrange dessin
Au-dessus des guérets où dort la mandragore.
La feuille et le plumage ont mêlé leurs émaux
Dans les arbres du parc aux fragiles rameaux ;
Personne, en ce matin, ne voit le dieu qui rôde.
Il craint le grand soleil et ses rayons de feu,
Il ne désire pas voler dans le ciel bleu,
Il veut baigner de nuit son âme d’émeraude.
