Dernier sourire d’un prophète

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image de l’auteur

— Bourreau, pour un instant, je retire mes chaînes,
Et je contemple en moi l’obscurité prochaine…
Elle a fait le bon choix, la fille au regard pur,
J’en avais bien assez d’être au coeur de ces murs.

On dit qu’elle a dansé avec une indécence
Qui toujours se mêlait d’une vive élégance ;
À cause de son voeu, je revois le soleil,
Ainsi que son reflet dans ce plat de vermeil…

Disciples, quel bonheur, si vous me récitiez
Les mots de mon cousin, le fils du charpentier…
Bourreau, n’écoute pas, je ne suis plus prophète,
Tu vas trancher le chef d’un insouciant poète.

Cochonfucius

Sacrifice

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Le prophète avait pu deviner le dessein
De la reine adultère, à la saison fleurie.
Il avait vu quelqu’un frotter l’argenterie,
Surtout un grand plateau qu’ornaient de vieux dessins.

Il n’attendait aucun secours de l’Esprit-Saint ;
Comme un agneau, le soir, s’en va de sa prairie
Pour trouver le sommeil en une bergerie,
Jean désirait quitter cet univers malsain.

Sa chair, par les excès, n’était point alourdie :
Du désir, il n’avait point subi l’incendie,
Même quand Salomé le voulut pour amant.

Quand survint le bourreau avec sa grande épée,
Il caressa l’acier en disant simplement :
« Lame, dans un instant, tu seras mieux trempée. »

Cochonfucius

Un épilogue

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 Blason de Saint-Jean-d’Angély

Acceptant le plateau, Salomé, stupéfaite,
Dans les yeux du défunt plonge ses tristes yeux,
N’ayant jamais pensé qu’on prendrait au sérieux
La demande insensée qu’au monarque elle a faite.

D’une voix repentante, elle parle au prophète
Et tâche de lui dire un mot affectueux,
Sans employer, pourtant, d’accents voluptueux ;
Autour d’elle on entend les échos de la fête.

Entonnez un cantique, a demandé le roi,
Et puisque le prophète a péri sans effroi,
Prenez soin de son âme, auguste Providence.

Les traits du vagabond qui allait baptisant
Sont gravés, pour toujours, au marbre d’un gisant
Qui du vieux souverain orne la résidence.

Cochonfucius

 

_____

D’azur semé de fleurs de lys d’or, au franc-quartier cousu de gueules chargé du chef nimbé de Saint-Jean-Baptiste d’argent posé sur un plateau à pied aussi d’or.

 

Ce jour-là

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Blason de Chavanac 

Hérode, à voir la danse, eut le coeur enflammé ;
Il lui semblait capter la divine lumière
Que, par un jour d’été, l’on croit sentir derrière
Les reflets par un astre éclatant allumés.

D’incestueux amour ce monarque animé
A requis du bourreau la lame meurtrière,
L’ermite a murmuré son ultime prière,
Son visage a terni, tel du bois consumé.

On entend retentir la fête qui ne cesse ;
Salomé fait effort pour cacher sa tristesse,
Contempler son cadeau est pour elle un tourment.

Le regard du prophète a-t-il perdu sa flamme,
Ou bien, en y plongeant son amour et son âme,
Y trouve-t-elle encore une vigueur d’amant ?

Cochonfucius

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D’or à la dansarelle au naturel.

Salomé (hommage à Oscar Wilde)

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Blason de  Saint-Jeannet

Le fils du charpentier eut un cousin prophète;
Sa voix dans le désert clamait la loi de Dieu.
Trouvant que ses propos étaient bien séditieux,
Sa majesté le roi ordonna qu’on l’arrête.

La belle-sœur du roi vint sur ces entrefaites
Faire avec le monarque un couple incestueux.
Le prophète en a fait reproche vertueux,
La reine lui a dit : Un jour j’aurai ta tête.

Reine, bien que ma vie soit au pouvoir du roi,
Nous savons qu’il est noble et qu’il juge à bon droit,
Au moins c’est ce qu’on voit dans la jurisprudence.

La reine a répondu sur un ton méprisant :
Donc je te surprendrai, peut-être, en te disant
Qu’on me l’apportera pour le prix d’une danse.

Cochonfucius

_____

D’azur à saint Jean-Baptiste de carnation, barbé et chevelé d’argent, vêtu d’une peau de chameau d’or, nimbé du même, assis sur un tertre terrassé de sinople, tenant de sa main senestre une longue croix d’argent avec sa banderole du même, caressant de sa dextre un agneau contourné d’argent saillant sur lui.

Devise :« longo mai » (longtemps encore).

 

 

Une amphore parle

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image de l’auteur

Le bon vin que je porte a vu des soleils luire ;
Il est tout imprégné de la saveur des jours,
Buvons à nos santés, buvons à nos amours,
L’aimable vigneron l’a fait pour nous séduire.

Les convives, goûtant le pain sorti du four,
Fredonnent des chansons que je ne peux traduire ;
Je le regrette un peu, cela pourrait m’instruire,
Mais j’oublie tout cela quand je chante à mon tour.

Sachez que le raisin mûrit pour tout le monde
Dans le vignoble ancien qu’un torrent d’or inonde,
La parole de Dieu tombant sur lui du ciel.

L’amphore se souvient de la vigne première
Que vendangeait Adam sous la grande lumière,
Le vin de cette époque est doux comme le miel.

Cochonfucius

 

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

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