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De gueules, ce reptile, et de mélancolie !
Seul dans le vieux Jardin, il ne sait où il va,
À ses désirs, jamais personne ne se plie.
Quand il se souvient d’Eve, il pense qu’il rêva.
Ce sont pourtant des jeux qui jamais ne s’oublient,
Ni le goût du beau fruit qu’un Père cultiva,
Ni le goût du péché, qui au plaisir se lie
Chez l’homme que nul ange ici ne préserva.
Branche qui désormais de nouveaux fruits arbore,
Crois-tu que des pécheurs vont t’aborder encore,
Admirant ta douceur et ta docilité ?
Tu n’as plus de clients, tu ne pourras rien vendre,
Mais le vent de l’Eden te dit des choses tendres,
Comme jadis, ému de ta fragilité.
