
Un troll buvait, l’autre matin,
De l’hydromel dans la prairie ;
Muni d’un cruchon de féerie,
Le servait un joyeux lutin.
Le yeux du troll sont d’émeraude,
Son futal, de n’importe quoi ;
Il annonce au lutin narquois :
« Bientôt, nous irons en maraude. »
Le lutin se dit : « C’est bien bon,
Il se peut que la chose arrive
(Ou que je sois changé en grive) ;
Ce troll n’est guère vagabond.»
L’hydromel aux reflets de larmes
Était très pur et sans défaut ;
Le buveur en riait tout haut,
Comme un gars que l’humour désarme.
Le lutin, vous vous en doutiez,
Put partir seul où sont les roses ;
Dans un ombrage ils se reposent,
Lui-même et sa chère moitié.
