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Un coeur de batracien, c’est rare qu’il se brise ;
Il n’est pas tourmenté de pénibles aveux,
Il voit sans se troubler la blondeur des cheveux
Que le matin joyeux fait voler dans la brise.
La grenouille au marais rarement s’électrise,
La flamme parcourant son système nerveux
Brûle moins, mille fois, que les plus faibles feux ;
Car ce n’est nullement un être qui se grise.
Son regard est pourtant dirigé vers les cieux,
Ce sont les moucherons qui brillent à ses yeux ;
Elle les voit de loin, même à travers la brume,
Tu ne l’entendras pas pousser un noir soupir,
Ni s’affliger non plus d’un triste souvenir :
Le coeur de la rainette est léger comme plume.

Une réflexion sur « Batrachomyocarde »