Belles mains

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Composition de l’auteur

Une sibylle aux mains d’azur
Arrive en inframonde ;
Face au démon-portier qui gronde,
Elle a le regard sûr.

— D’où viens-tu, bacchante au coeur froid,
Vers ce jardin nocturne ?
— Je reviens, Gardien de la Loi,
Du temple de Saturne.

— Or, quelle maison prendras-tu
Ici pour résidence ?
(La jouvencelle a répondu :
— J’en veux une où l’on danse.)

Cochonfucius

Une main de sinople

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image de l’auteur

Cette main ne veut pas saisir une hirondelle,
Mais bien des grains de blé, délectables et blonds,
En été, dans les champs, quand les jours sont bien longs ;
Elle en prend à foison, mais ce n’est pas pour elle.

Cette main ne veut pas cueillir les asphodèles,
Mais veut bien préparer des tranches de melon
Sur la terrasse verte où dansent les frelons ;
C’est ici que boiront quelques amis fidèles.

De ce corps déjà vieux, qui pourtant reste souple
Les deux paisibles mains forment un brave couple ;
Je contemple souvent leurs dix doigts au repos.

Elles sont au jardin, qui déjà devient sombre
Malgré le bel éclat des étoiles sans nombre ;
Les derniers invités tiennent de vains propos.

Cochonfucius

Pieuses mains

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image de l’auteur

La main d’argent parlait le langage du coeur,
Ne craignant nullement d’aller à l’abordage ;
La main de sable aimait se plonger dans l’ouvrage,
Le travail de Romain, le pénible labeur.

La main d’or préférait se trouver à l’honneur,
Montrer sa compétence et prouver son courage ;
De gueules préférait la main prendre avantage
Des trésors, pour autant qu’ils eussent de valeur.

Mais la main de sinople était la grâce même :
Elle passait son temps dans le jardin que j’aime,
Faisant toujours fleurir du nouveau sous les cieux.

Deux invisibles mains, que leur possesseur soigne,
Au soir et au matin en prière se joignent,
Même si leur chef dit qu’il n’y a pas de Dieu.

Cochonfucius

Ouessant

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wikimedia

De Santander à Copenhague
Jamais bateau trouant la vague
N’a fait une escale en passant
À l’île d’Ouessant,
Et si le pilote à la barre
Connaît le nom de chaque phare,
Il ne connaît pas le visage
De celles qui sur le rivage
Regardent les bateaux passant
Au large d’Ouessant.

Sur vos cargos sur vos voiliers,
Ah matelots si vous vouliez
Nous faire l’honneur d’une escale,
Nos visages seraient moins pâles,
Nos âmes seraient moins moroses
Et nous vous offririons des roses,
Des roses couleur de sang,
Des roses d’Ouessant.

Mouettes mes soeurs, soyez heureuses
Car cette nuit sera fameuse
Si le bateau qui vient au vent
S’arrête à Ouessant.
J’entends la voix du capitaine
Et des marins dans la misaine
Qui parlent dans une autre langue
Et le navire roule et tangue
Et se jette sur les brisants
De l’île d’Ouessant.

Ah matelots sur vos voiliers,
Voilà le moment de prier
Car on entend les mâts qui craquent
Sous les lames qui vous attaquent,
Et le vent qui sait toute chose
Sait à quoi serviront les roses,
Les roses couleur de sang,
Les roses d’Ouessant.

Louis le Cunff 1919-1989

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

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