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De Santander à Copenhague
Jamais bateau trouant la vague
N’a fait une escale en passant
À l’île d’Ouessant,
Et si le pilote à la barre
Connaît le nom de chaque phare,
Il ne connaît pas le visage
De celles qui sur le rivage
Regardent les bateaux passant
Au large d’Ouessant.
Sur vos cargos sur vos voiliers,
Ah matelots si vous vouliez
Nous faire l’honneur d’une escale,
Nos visages seraient moins pâles,
Nos âmes seraient moins moroses
Et nous vous offririons des roses,
Des roses couleur de sang,
Des roses d’Ouessant.
Mouettes mes soeurs, soyez heureuses
Car cette nuit sera fameuse
Si le bateau qui vient au vent
S’arrête à Ouessant.
J’entends la voix du capitaine
Et des marins dans la misaine
Qui parlent dans une autre langue
Et le navire roule et tangue
Et se jette sur les brisants
De l’île d’Ouessant.
Ah matelots sur vos voiliers,
Voilà le moment de prier
Car on entend les mâts qui craquent
Sous les lames qui vous attaquent,
Et le vent qui sait toute chose
Sait à quoi serviront les roses,
Les roses couleur de sang,
Les roses d’Ouessant.
