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Minotaure immature, au supplice tu vas ;
Or, fidèle à toi-même, et dépourvu de honte,
D’un pareil inconfort tu ne tiens pas grand compte,
Tu t’es bien quelquefois tenu un peu plus bas.
Vois-tu le vieux bourreau, comme il hâte le pas ?
Comme déjà parmi les meilleurs il se compte ?
Comme il marche vers toi d’une course fort prompte,
Tu le vois, mon ami, mais tu ne t’en plains pas.
Tu ne longeras plus les rivages de Loire,
Ni n’auras le loisir de gagner de la gloire,
Ni de mener ta nef au fil de la Dordogne.
Or, par ta noble mort, on te connaîtra mieux ;
Peut-être seras-tu sur la liste des dieux,
Et de l’exécuteur tu riras sans vergogne.

