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Dauphin de Langoiran, nous te voyons goûter
À beaucoup de gibier dans ton liquide espace ;
Tu guettes les poissons, tu les suis à la trace,
Aussi, non sans raison, tu en es redouté.
Tu ne t’en prives point, car ils ne t’ont coûté
Qu’un peu de natation (qui n’est pas de la brasse) ;
Tu ne crains ni le froid, ni de boire la tasse,
Le rapide courant ne te peut dérouter.
Ainsi, pour les gardons, tu es comme une Parque
Qui sur leur courte vie pose sa froide marque ;
De moyens de défense, ils sont trop dépourvus.
Or, je t’envie parfois cette aquatique errance,
Moi qui terrestrement avec lenteur avance ;
Mais que je sois dauphin, cela n’est pas prévu.
