Bar d’Émile

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Toile de Tsuguharu Foujita

À Verlaine versons la douce absinthe verte ;
Aux amants, du bordeaux qui renforce le coeur ;
Aux marmitons, de quoi se divertir en choeur,
Il viendra d’autres gens, laissez la porte ouverte !

Laissez se rafraîchir cet inconnu qui chante,
Donnez-lui ce vin frais qu’il réclame toujours ;
Donnez au charpentier son calice du jour,
Car il l’acceptera sans intention méchante.

Du vin ! Du pain grillé ! Des haricots ! Du lard !
Servez l’apéritif aux grands buveurs célèbres
Ainsi qu’aux vieux banquiers à la mine funèbre ;
Sur les trottoirs, déjà, se forme le brouillard.

Mais ici, la parole et le rire font rage,
Le malheur n’entre point, la honte, le mépris
Ni le regret frappant tous ces gens incompris ;
Il est doux d’être là quand retentit l’orage.

À boire dans un seau pour ces éléphants roses !
Pour venir jusqu’à nous, bien long fut leur chemin,
Acceptez ce pinard, chers amis des humains,
Et remplissez-vous-en, ne soyez pas moroses.

À boire pour le Maître à l’éclatante gloire !
Qu’il savoure au comptoir un hydromel doré
Car c’est le temps de rire, et non point de pleurer ;
N’écoutons des corbeaux la villanelle noire.

Chers buveurs, votre zèle en cet endroit m’honore :
Vous formez en ces lieux un merveilleux tableau.
Non content de verser les boissons à grands flots,
Je rouvrirai pour vous la boîte de Pandore.

Cochonfucius

Lardonfucius

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image de l’auteur

Il marche dans les bois, des poèmes disant ;
Mais il commet aussi de la prose acérée.
Le typographe en fait des pages aérées
Que lisent en hiver les sages paysans.

C’est un cochon massif, mais il n’est point pesant,
Il progresse parmi les phrases éthérées,
Ne dédaignant jamais les lectures sacrées,
Mais il est accablé de la charge des ans.

Il ne fut jamais pauvre, il ne fut jamais riche ;
Son jardin d’agrément n’est qu’une inculte friche,
Et dans ses souvenirs, ni regrets, ni remords.

Marchant avec lenteur, il explore la glèbe,
Elle qui vivifie le grain qui semblait mort
Et fournit l’aliment de la modeste plèbe.

Cochonfucius

 

Un clair-obscur

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Toile de Patrick Basset

Dans un monde envahi d’obscure transparence,
Que peut­-on discerner sous ces sombres éclats ?
Ici n’est point le lieu d’une remise à plat,
Ni d’un essai savant sur l’être et l’apparence.

Or, certains jours, ma vie n’est qu’une déshérence,
Mon métier me paraît un piètre apostolat,
Et mes chefs ont un peu l’aspect de cancrelats
(Si j’ose formuler pareille irrévérence).

N’importe, il faut agir, les autorités veillent,
Puis, il faut accueillir les projets qui s’éveillent
Aux mains des ingénieurs surchargés de talent.

Que ne suis-­je un errant chanteur de villanelles,
Ou bien, pour composer des oeuvres plus formelles,
En une cour royale, un poète galant !

Cochonfucius

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

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