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Récit du bon vieux temps, fable que j’ai tressée
Pour ce vif batracien que menace l’hiver ;
Que ma lyre pour lui soit la mieux cadencée,
L’honorant d’une page ou de quatorze vers.
Souvent, quand j’écoutais son printanier concert,
Mon âme se trouva de doux rêves bercée,
Même la tienne aussi, dame de mes pensées ;
Car la grenouille est noble, et sans en avoir l’air.
Un jardin d’autrefois m’inspire ce délire,
Jardin que je voyais comme un immense empire,
Dont la grenouille, ici, me parle simplement.
Je sais que ce chemin s’en va vers la nuit noire :
C’est la règle du jeu, ce n’est pas un déboire,
Qu’on soit simple mortel, qu’on soit prince charmant.
