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L’ambipoisson martien sait-il qu’il est heureux ?
Il n’a pas d’égérie, démone ni déesse,
Car à nulle poissonne il n’a fait des promesses ;
Et toujours en secret son coeur fut amoureux.
Or, tu pourrais trouver ce destin rigoureux,
Mais non pas accuser son porteur de rudesse :
La sirène des flots, sans être sa maîtresse,
Lui adresse souvent des regards langoureux.
De lui, nul empereur ne voulut faire un prince,
On ne le vit jamais gouverner des provinces,
Ce sont là des honneurs qu’il ne recherche pas.
L’ambipoisson martien ne se met pas en peine,
Bien loin de cultiver une espérance vaine ;
C’est chose vers laquelle il ne fait aucun pas.
