
Toile de François Chifflard
Victor Hugo ressemble aux Pères du désert :
Son crâne où la pensée forme un vaste concert
Abrite aussi des mots qui de très haut lui tombent,
Ou qu’il vient d’exhumer d’une archaïque tombe.
Son trait peut aussi bien développer l’instant
Infinitésimal, ou s’en aller, sautant
De siècle en siècle, ainsi que le font les comètes
Allant, de loin en loin, prévenir les prophètes.
Grand comme il est, Hugo respecte les moineaux,
Même celui qui l’a traité de vieux fourneau :
Poètes, nous savons que nos frères à plume
Tout le jour, comme nous, ont leurs mots sur l’enclume.
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Hugo la pagaille
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Mon père, ce vieux moine aux manières de fou
Suivi d’un glabougnot qui buvait comme un trou
Et qu’on voyait toujours muni d’une futaille
Priait en traversant la plaine sans entrailles
Que le Bouddha tirait de son coeur assoupi ;
Soudain, les dimensions permutèrent leurs plis
À cause d’un trou noir qui les mit en déroute
Et qu’Aurélien Barrau avait décrit, sans doute.
Alors il s’embarqua dans la nef de papier
Car c’était une mare où l’on n’avait pas pied.
La sirène promit de lui rester fidèle
S’il voulait réparer sa paire de bretelles,
Il la portait en lui comme un oiseau blessé,
Mangeant, sans le savoir, quelques marrons glacés.
Le trou noir lui semblait un présage de mort
Sur lequel il voulait rédiger un rapport.
Il plongea son stylo dans le point Oméga,
Lequel devint Alpha au prix de grands dégâts ;
Car la sirène était une enfant de sorcière,
Mais ne refusa point de boire de la bière.
Cochonfucius