
Photographie de Doisneau
Vient le jour des rameaux, je me change en rimeur,
Ma muse, cependant, n’en fout pas une rame.
Elle dort, à l’écart des succès et des drames,
Et du monde agité n’entend pas les clameurs.
Je serais prêt, bien sûr, pour sauver mon honneur,
A prêter une main ou l’autre à vos programmes ;
Mais ce, du bout des doigts, et sans la moindre flamme,
Comme en ma vieille église un paresseux sonneur.
Car ce jour des rameaux est fait pour les ramiers,
Je l’ai toujours pensé ; et si vous m’en blâmiez,
Je resterais perché, tranquille, sur ma branche.
Demain je bosserai, c’est moi qui vous le dis,
Avec le bel entrain qui sied à un lundi ;
Aujourd’hui laissez-moi somnoler, c’est dimanche.
