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Au paradis désert, il reste seul debout,
Méditant du serpent les phrases sibyllines ;
Cela fait dériver sa conscience opaline
Vers des bords inconnus, vers des rivages flous.
Des primates d’antan le langage était doux,
Plus d’une plante y songe au jardin qui décline ;
Et sans son jardinier, la nature orpheline
S’attend à des malheurs venus d’on ne sait où.
Cet arbre qui médite au profond de son âme,
Que ne donnerait-il pour revoir cette Dame !
Il pense que ce lieu fut par elle béni.
Ne t’afflige point tant, vieux pommier, prends courage,
Tu verras d’autres jours et puis d’autres orages,
Des oiseaux reviendront, tu porteras leurs nids.
