
Toile de Hendrik Van Cleve
Et là, ce grillon noir, cet animal en deuil,
Construit, dans sa pensée, un tsunami d’orgueil.
Il le bâtit pour les charbonniers taciturnes,
Puis il le fait tester par les cordiers nocturnes.
Il vole à Verhaeren quelques Crédos béants,
Son tsunami de pierre hante les océans.
Cochonfucius entend ce grillon trop mystique,
Et fait voir aux poulets son savoir ascétique.
Yake Lakang saisit le tsunami de fer,
Pour en faire l’épreuve au contact de sa chair.
Le tsunami capture une pieuvre vivante,
Il cherche à la remplir de tranquille épouvante.
La pieuvre sort soudain de son isolement,
Echappe au tsunami et monte au firmament.
Sur le ciel de miroir ils tracent des spirales,
Aux applaudissements des tristes cordiers pâles.
Leur course se prolonge et rejoint d’autres cieux,
Sous le regard noir du grillon silencieux.
Soudain, il s’aperçoit que la pieuvre est trop forte,
Et qu’il n’en aura rien, qu’elle soit vive ou morte.
Alors, dans le troupeau des charbonniers lâchés,
Se répand une odeur de dogmes desséchés.
Le tsunami s’étale ignoblement par terre,
Et la pieuvre à Cluny possède un sanctuaire.
