Jour : 20 juin 2019

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Pyramide occupant le terre-plein central,
Le reste du jardin évoque un terrain vague.
Près d’un vieux marronnier que jamais l’on n’élague,
Elle offre à nos regards ses reflets de métal.

Les moines jardiniers y montent en bon ordre,
Avec de beaux rameaux fraîchement baptisés
Qui servent pour bénir, et pour exorciser,
Tendre feuillage auquel un démon ne peut mordre.

Les plants les plus nouveaux grandissent dans un bac,
Chéris des cénobites et de Dame Nature ;
Faire naître un jardin, c’est toute une aventure,
Ça mérite, le soir, un verre d’armagnac.

Cochonfucius

Illustration de Franck Bohbot

La terrasse de l’Est, avec ses marronniers,
Baigne dans les lueurs de l’aurore hivernale ;
Les herbages de l’Ouest, aux ombres sépulcrales,
De rosée du matin, bientôt, vont communier.

On entend galoper les rongeurs au grenier ;
Au lointain retentit la cloche monacale
Ouvrant cette journée aux autres bien égale,
Un jour comme les jours, sans rien de buissonnier.

Millions de voyageurs partant vers les bureaux
Dans des wagons chargés comme des tombereaux
Qui roulent posément sous les façades grises.

Des rêves par millions volent au gré du vent,
Invisible troupeau lentement dérivant ;
Ce vent n’est pas bien fort, c’est à peine une brise.

Cochonfucius