
Vois le pastis, vers le soir, jaunissant
Qui bientôt doit en nos gosiers descendre ;
Tu peux m’en croire, il n’a point goût de cendre,
Quand nous trinquons, dans le jour finissant ;
Tous ces buveurs au crâne blanchissant,
Tu les verras d’oisiveté s’éprendre ;
Soigne-les bien, serveuse au regard tendre,
N’épargne point ton rire ravissant.
Car ils sont là pour des instants sans peine,
Tels des marcheurs auprès d’une fontaine ;
Ce bar leur est un bienheureux séjour.
Tu les entends parler, ce soir encore,
Sans redouter l’approche de l’Aurore :
Qu’est-ce, demain ? Ce n’est qu’un autre jour.
