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Dans un jardin perdu qu’ombrage un noisetier
Vit l’antipapegault, monarque de la plaine ;
Il ne se risque point dans des courses lointaines,
À peine connaît-il les sylvestres sentiers.
Il n’est pas à l’honneur, il n’est pas à la peine,
Et jamais sur sa branche on ne l’entend prier ;
Mais nul à cet égard ne l’ira décrier,
Pourquoi n’aurait-il pas l’âme républicaine ?
Pour lui faire plaisir, offrez-lui des crevettes
Ou un godet de bière à l’antique buvette ;
Ou même, à la rigueur, un peu de poisson cru.
Cet antipapegault ne fait point de vacarme,
Il sait de vieux dictons dont je goûte le charme,
Et même la chanson du père Lustucru.
