
18-4-1978
Vous connaissez mon quartier, ou sinon peu importe. Moi non plus, je ne sors plus guère. Je sais pourtant que ma piaule glaciale aux murs gris plâtre, aux murs sans parole, à la moquette merdique infiniment, se trouve au deuxième étage d’un escalier sombre, dans un corps de bâtiment perdu derrière la gare d’Orléans dite d’Austerlitz pour le même prix, et que juste à côté c’est un chantier de démolition, si bien qu’un ami à moi qui connaissait vaguement mon adresse a cru de bonne foi, en passant par là, que la Ville de Paris s’était enfin décidée à abattre mon immeuble lépreux et à en reloger les habitants proprement. Mais non. Je vis toujours là, et les engins de démolition ne cassent que mes rêves du matin.
Alors, où est le drame ? C’est toute une histoire. Je ne sais pas si elle vous regarde.





