Déclin d’un lutteur

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Toile de Guido Reni

Hercule a pour abri la taverne embuée
Quant à ses ennemis, ils dorment au tombeau.
Le héros, s’abreuvant sous un maigre flambeau,
Se souvient de la terre à leur mort remuée.

La serveuse au silence est bien habituée,
Que rompent seulement les longs cris d’un corbeau
Dévorant au jardin des viandes en lambeaux
Sous le ciel que traverse une sombre nuée.

Sa jeunesse qui fut un peu folle et ardente
Aujourd’hui laisse place à la vie trop prudente
D’un vieillard tout pensif, marmottant des mots pieux.

Il dort le jour et fait un songe assez tragique
Qui le montre allongé au bûcher fatidique ;
Mais il n’est pas pressé de rejoindre ce lieu.

Inconnaissable

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Peinture chinoise

C’est une fleur et non, ça ne peut en être une,
C’est un léger brouillard et ce n’en est pas un.
Ça vient sur la minuit, c’est parti le matin,
De telle chose, au monde, il n’en existe aucune.

Le reflet de ses yeux renvoyé par la lune,
La chaleur de son corps imprégnant les embruns ;
Un poète chinois la découvrit soudain
Après quinze godets d’un fort alcool de prune.

Il chante un empereur et son noble veuvage,
Sa muse le transforme en un barde sauvage ;
Il compare les dieux à de grands animaux.

Il parcourt Lao-­Tseu mais, ce faisant, il pense
Que si les grands parleurs le sont par ignorance,
Pourquoi le maître a-­t-­il tracé cinq mille mots ?

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Cochonfucius

Pour Antonin Artaud

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Toile de Chagall

J’aime tracer des mots dans un style archaïque,
Sur le jardin, la croix ou l’amour éperdu,
La beauté du cosmos (dont je suis confondu),
La voix de Salomé murmurant un cantique,

La douceur retrouvée d’un monde bucolique,
La froidure en hiver qui fait les arbres nus,
Un refrain familier à l’école entendu
Et l’éclat lumineux des dames exotiques.

Je ne veux point l’argent, ni le pouvoir sur terre,
Je m’installe à ma table, et j’écris, solitaire,
Ces quelques mots qui vont questionnant l’infini.

Sans les interpréter, j’évoque des mystères :
Ma plume va dansant, son ombre dans la nuit
Baigne dans la lueur de l’étoile polaire.

Cochonfucius

Bar d’Antonin

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La muse d’Antonin lui parle en sa taverne.

Il préfère écouter les récits d’un marin,
Les propos décousus d’un nouveau Tabarin,
Ou ceux d’un inconnu, lecteur de Jules Verne.

La muse d’Antonin rêve, et le laisse boire.

Le soleil de midi le faisant transpirer,
Il n’aurait pas envie, en plus, d’être inspiré !
Sans écrire, on boit mieux, cette chose est notoire.

La muse d’Antonin songe à de verts alpages.

Mais lui, sans rien, d’ailleurs, y trouver de nouveau,
Regarde défiler les eaux du caniveau ;
Et puis, demain, peut-être, il écrira deux pages.

La muse d’Antonin
Attend qu’on soit demain.

Cochonfucius

Éloge confraternel

artaud

René Char vers Artaud se tourne comme un frère ;
Il nous fait admirer cet être de lumière
Dont le rire inquiétant pourrait nous faire peur,
Ainsi qu’un bruit de foudre en un soir de torpeur.

Il montre aussi comment cette voix se fait douce
Plus que dans un sous-bois ne l’est la verte mousse.
Il montre cette main, arme d’imprécation,
Pour laquelle point n’est besoin d’explication.

Char, c’est à ton honneur de relever Artaud.
Pour voguer dans le rêve il te lègue un bateau
Qui se déplace vite, au vent de la colère :
Et ne le confonds pas avec une galère !

Cochonfucius

Transfiguration d’Artaud

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Dessin d’Antonin Artaud

Artaud nous interroge en montant sur les planches :
— Savez-vous qui je suis ? Le savez-vous, vraiment ?
(Et son visage est blanc sous la lumière blanche,
Et le son de sa voix est un enchantement.)

Nous avons devant nous l’éclair et le tonnerre,
L’Océan, les volcans, le cosmos inconnu,
Et ça parle à voix d’homme, et ça vit sur la Terre !
Or, voici, sous ses yeux, nous sommes des rois nus.

Artaud quitte la scène, il disparaît en ville.
Quand je l’ai retrouvé pour un apéritif,
Il s’est enquis de moi, de façon fort civile ;
La radio commentait des résultats sportifs.

Cochonfucius

En réponse à « Ses droits à la retraite »

etapie

image de l’auteur

Héraklès a pu vaincre l’Hydre ;
Chronos regarde sa clepsydre
Et dit « Ça suffit, mon neveu,
Rentre chez toi et bois du cidre. »*

Il a l’impression d’être anhydre
C’est pourquoi il boit trop de cidre
Tous les jours il hurle :  » j’en veux
– Il va mourir!  » dit la clepsydre.

Pierrette

*Cochonfucius

Papillon celtique

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image de l’auteur

Aux jardins de jadis il vole avec noblesse,
Lui qui n’est nullement un papillon de nuit ;
L’espérance l’anime et l’amour le conduit,
Car cet être gourmand nulle fleur ne délaisse.

Il aime la prairie où les tiges se dressent
Et surtout le pavot dont son coeur est séduit ;
Je le vois voleter à la saison des fruits
Qu’il admire en passant, lorsque rien ne le presse.

Soyez ainsi, lecteurs, ça sera bon pour vous,
L’été vous sera frais, l’hiver vous sera doux,
Et vous serez vainqueurs dans les combats sans armes.

Avec ses compagnons, qui sont loin des tourments,
Il connaît l’Armorique et ses enchantements
Grâce auxquels son destin restera plein de charme.

Cochonfucius

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

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