
Toile de Keith Vaughan
Abel, ce n’est pas moi, c’est cette lourde pierre
Qui t’a ôté la vie, et tu m’en vois surpris.
De mon triste forfait, comment payer le prix,
Même en me repentant pendant ma vie entière ?
Abel, ton nom sera toujours dans mes prières,
Chaque année je ferai l’offrande d’un cabri,
Même quand mes cheveux seront devenus gris,
Et la veille du jour où je serai poussière.
Abel, si tu le peux, dans mes rêves surviens
Pour guider mon esprit, chaque nuit, vers le bien,
Comme une étoile guide un marin vers son havre.
Or, quelques jours plus tard, la voix d’un revenant
Vint prédire à Caïn : « Ton sommeil maintenant
Sans rêves coulera, tel celui d’un cadavre. »
