
Toile de Svetoslav Stoyanov
Le temps jamais ne parle, et n’a point de visage.
Il nous défait, sans même entreprendre un combat ;
Comme dans la tourmente un vieil arbre s’abat,
Laissant indifférent l’agreste paysage.
À chacun d’entre nous d’accepter ses ravages.
En quittant nos régions, nous ne le fuyons pas ;
Le sombre métronome, allant d’un grave pas,
Se fait entendre aussi sur les lointains rivages.
En arrière de nous est un temps déjà long,
Nous en avons perdu les plus anciens jalons,
Premières excursions et premiers pas de danse.
Acceptons ce déclin, c’est le jeu, c’est la loi.
Restent quelques sonnets, qui sont de peu de poids,
Pour servir de témoin à nos brèves présences.
