Aubervilliers en janvier 2010

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Toile de Henri Gervex

Marchant de Saint-­Denis jusqu’à Aubervilliers,
Je suivais le canal où s’ébattaient les truites ;
J’allais voir une femme avec qui j’étais lié,
Toute idée de morale étant en moi détruite.

Elle m’attendait là, debout sur son palier ;
Au soleil de midi vous preniez tous la fuite,
Démons de la tristesse, et vous vous en alliez
Chez d’autres gens semer des délires sans suite.

Abrités par un seul trop grand peignoir de bain,
Nous formions un seul corps, union sans lendemain,
Des moineaux se battaient auprès de la fenêtre.

Corps souples d’animaux, corps nobles des humains,
Tendre douceur du ventre et fermeté des mains,
Dans l’action n’ayant ni un “mais” ni un “peut-­être”.

Cochonfucius

En réponse à « Sagesse du cheval Bucéphale »

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image de l’auteur

C’est un cheval, c’est un penseur ;
Il faut le mener en douceur
À l’auberge où, quand il a bu,
Il devient un cheval danseur.*

Il pense prendre l’ascenseur
Pour rejoindre les bâtisseurs
Du ciel, même s’il est fourbu
Il lutte contre la noirceur.

Pierrette

*Cochonfucius

Le navire onirique

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image de l’auteur

Avez-vous vu passer le navire onirique
Qui danse sur les flots quand le vent tourne en rond ?
Au vieux Poséidon il aime faire front,
La tourmente le met dans une humeur lyrique.

Mais parfois il s’arrête à l’abri d’une crique
Où l’on a seulement quelques mètres de fond ;
Des signes dans le ciel se font et se défont,
Des oiseaux merveilleux se rendent en Afrique.

Au fond de son hamac le capitaine dort,
Le second du vaisseau compte des pièces d’or ;
La falaise est polie comme une ardoise fine.

La sirène contemple avec des tremblements
Les jolis matelots du navire dément ;
Un amour ineffable en son coeur s’enracine.

Cochonfucius

Un ermitage onirique

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Photographie de Hossein Zare

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image de Pierrette

J’ai rêvé que j’étais dans un exil lunaire
Sous la forme d’un chat, posé sur le croissant,
Voyant au loin la Terre et son jour finissant,
Et les mers reflétant les derniers feux solaires.

Mon coeur était rempli de joie crépusculaire.
Le ciel autour de moi, tout en s’assombrissant,
Se peuplait de lueurs tour à tour surgissant
Et se rangeant autour de l’étoile polaire.

Dans ce monde où régnait un éternel silence,
Je pus épanouir ma native indolence,
Sans regretter de trop l’absence de rongeurs.

Réveillé ce matin, je suis loin de la lune,
Mais j’y retournerai, si par bonne fortune
Le même rêve advient en mon esprit songeur.

Cochonfucius

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Serpent dans l’herbe

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Toile de William Blake

Le serpent au jardin fait sa digestion lente.
Il n’a pu s’empêcher d’avaler le fruit lourd
Qui devient dans son corps une liqueur brûlante ;
Il a presque oublié ce qu’il fit, l’autre jour.

Il revoit vaguement les deux bêtes parlantes
Qui ont pris le chemin de l’exil, sans recours.
Il voit qu’on a mis fin à leur vie indolente
Pour les lancer dans un aventureux parcours.

Il digère le fruit dans la verte pénombre.
Adam, fort loin de là, contemple un reflet sombre
Et bien plus menaçant que les lueurs du soir.

Ève, en dormant, sourit, car elle a connaissance
Que d’elle un enfant va bientôt prendre naissance :
Que lui importe alors la question du savoir ?

Cochonfucius

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

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