
Photographie de Elina Brotherus
En rêve j’entendis une chanson gitane
Destinée au flâneur qui vers l’horizon fuit,
Non pas loin du travail, non pas loin de l’ennui,
Mais vers la dune où meurt la lueur océane.
Son surmoi le poursuit, disant, tu es un âne,
Et nul des deux ne voit où la route conduit.
Il n’importe. Aussitôt que tombera la nuit,
Adviendra cet instant où leur conflit se fane.
J’écris ces quelques mots, bien posé sur mes fesses,
Mon corps en écrivant nullement ne s’affaisse ;
Je ne sais si ces vers passeront à l’oral.
Or, des mots d’une amie, avoir été la cible,
Voilà que monte en moi une humeur indicible :
Le pur ciel de midi en devient sidéral.

