Prose de quelques ruptures

calliope_urania_et_terpsichore_by_pierre_mignard-1.jpg

Toile de Pierre Mignard

Fin de conversation, et fin d’après-midi ;
c’est sur un boulevard, l’homme a la cinquantaine.
Mais qu’en est-il de tous ces jours déjà passés ?

C’est mardi, c’est jeudi, peut-être c’est dimanche.
Parmi les fougères ?
Sous la pleine lune ?
Un matin, une nuit de printemps,
ou serait-ce le soir ?

L’hiver et le printemps ne sont que des symboles.
Sous le Pont Saint-Michel ou sous le Pont de Pierre,
coule un même ruisseau d’oubli.
Il s’agit d’un oubli limpide.

Si mon langage semble obscur,
c’est que mes jours parfois le furent.
Cela procure les plus beaux thèmes,
les mots deviennent des étoiles.

Ce que les mots ont fait, peuvent-ils le défaire ?

Cochonfucius

Le prince

edmund_blair_leighton_-_abelard_and_his_pupil_heloise.jpg

Toile de Edmund Blair Leighton

Quand le serpent a cru à l’amour de la rose,
Il a, envers le prince, usé de son pouvoir,
Endormant cet enfant qui au désert repose
Et que ne trouble plus la lumière du soir.

D’un amour impossible à souffrir je m’expose,
Mais il n’est nul serpent que je puisse aller voir
Pour obtenir de lui la salutaire dose
Par quoi je vous dirais à tous un au revoir.

Je dois mener ainsi ma vie sur cette terre,
Je veux te consoler, princesse solitaire,
Mais plus je veux le faire et moins je sais comment.

Si quelqu’un m’avait dit autrefois cette histoire,
Je n’aurais pas été capable de la croire…
Tant de douceur pourtant au coeur de ce tourment.

Cochonfucius

un campement rustique

sleepingloversacryliconcanvas_0.jpg

Toile de Tish Tish

Les amoureux marchent pieds nus
Au printemps dans une herbe tendre,
Entourés de sons inconnus
Qu’ils ont seuls à pouvoir entendre.

Avant que le soir fût venu
Ils ont trouvé de quoi s’étendre ;
Les gestes longtemps retenus
Sont accomplis sans plus attendre.

Au lointain dorment les villages,
Nul paysan au pâturage,
Nul promeneur sur le chemin.

A l’horizon dort la montagne.
Dorment compagnon et compagne
Ici, sans penser à demain.

Cochonfucius

Meredith, again

miles-williams-mathis.jpg

Toile de Mathis Miles Williams

Mon coeur me dit que sans dormir ton âme pleure
Quand d’une main ton beau visage en un sursaut
Est effleuré (je sens qu’il mourut un sanglot
Qui sombre murmurait dans le lit tout à l’heure),

C’est un petit serpent qu’on étrangle. Oh, qu’il meure !
Ce serpent est mortel pour l’auteur de ces mots.
Dans l’immobilité tu écoutes le flot
Dont les coeurs qui sont sourds à minuit savent l’heure

Du milieu divisant la mémoire et les larmes,
Buvant le gris et sourd et lent poison qui bat
Une lourde mesure au sommeil sans ébats,

Contemplateur des ans qui moururent sans charme.
Un vain regret pourtant qui ces deux coeurs désarme
Les fixe sur le mur, où ils semblent des bas-

Reliefs, ou des gisants qui ne se touchent pas :
Une épée gît entre eux, mais mourir de cette arme ?

Cochonfucius

En réponse à « Cabane intérieurement ensoleillée »

ox7pie

image de l’auteur

Dans la cabane, sous l’averse,
On parle de choses diverses
Avec quelques plaisanteries,
Mais surtout pas de controverse.*

Cela souvent me bouleverse
À tel point que je tergiverse
Mais j’aime beaucoup cet abri,
J’y ris et tombe à la renverse.

Pierrette

*Cochonfucius

Nef des Varègues

oxq7.png

image de l’auteur

Au bord de la Mer Noire ils sèment l’épouvante,
On les entend rugir, on les entend chanter ;
Femme du charpentier, Madone de clarté,
Retiens de leurs soudards la troupe menaçante.

Les démons à leur vue un vif plaisir ressentent,
Qui du chemin de Dieu se sont trop écartés ;
Soit pour les accueillir, soit pour les escorter,
Ils grouillent auprès d’eux, leur âme en est contente.

Par les pouvoirs divins, serons-nous secourus?
Ces navigateurs fiers, qui les mers ont couru,
Voudront-ils épargner l’église et la chaumine?

Par-dessus l’océan, plusieurs éclairs ont lui,
Les Varègues inquiets, fort prudemment, ont fui:
Nous contemplons au loin leurs vaisseaux qui cheminent.

Cochonfucius

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

Actualités de WordPress.com

Les dernières nouvelles de WordPress.com et de la communauté WordPress.