
Toile de Veronese
Le fils du charpentier fit un geste magique
Aux noces de Cana, lorsqu’on manqua de vin.
Chacun but une coupe, et la joie en advint ;
Nul ne trouva le fait contraire à la logique.
Loin des graves propos, loin des discours tragiques,
La fête lui montrait qu’il n’avait pas en vain
Usé, pour ce beau jour, de ses pouvoirs divins
Et de son bienfaisant savoir oenologique.
Le vin qui étourdit les jolies demoiselles
Et qui donne aux vieillards une énergie nouvelle
Fait ressembler la noce au sacre d’un grand roi.
Le vin, trois ans plus tard, devient le sang de l’homme
Que devait condamner la justice de Rome ;
Du sang pour baptiser les planches de la croix.

Une réflexion sur « Vin sur vin »