Agneau d’inframonde

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C’est l’agneau d’inframonde en sa candeur nouvelle,
Obscures sont ses nuits et sombres sont ses jours ;
D’une brebis, jamais il n’a connu l’amour
Et nul berger non plus ne l’entend quand il bêle.

Les gens d’ici n’ont point la fibre paternelle,
Ne perdant point leur temps en bienveillants discours;
Mais il grandit pourtant, cet agneau sans secours,
Tout en s’accommodant de cette nuit cruelle.

Serait-il plus heureux au sein de nos troupeaux?
A-t-il rêvé d’avoir une fée pour marraine ?
Aimerait-il du pâtre entendre le pipeau ?

Quoi qu’il en soit, pour lui, nul ne se met en peine,
Sauf certains jours, dit-on, le bouffon de la reine
Narrant son aventure aux clients d’un tripot.

Cochonfucius

Quatre thèmes

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Quadriptyque  Miranda Mehrer

Le jardin et la croix, la plume et l’encrier,
La salle et le comptoir, les grands auteurs de France :
De ces quatre propos mon vers tire substance,
Dans ces quatre sections, mes sonnets sont triés.

Le jardin est celui qui vit Adam prier,
La plume au fil des jours me conduit en errance,
La salle est au conteur dans son exubérance,
Les auteurs vont cherchant les mots appropriés.

Tu dis que j’ai produit quelques vers déchirants
Que l’on doit regrouper en un lieu différent,
D’amour que refroidit le regard de Saturne ;

Il est vrai que jadis ma plume a pu nourrir
Cette étrange passion qui naquit pour mourir :
Sur ce thème, aujourd’hui, je deviens taciturne.

Cochonfucius

Un dialogue

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Toile de Dali

César s’en expliqua un beau jour à sa femme :
La reine Cléopâtre était si désirable
(Et l’enjeu politique en plus, considérable)
Bref, il n’avait pas pu modérer cette flamme

Qui avait brusquement dévoré leurs deux âmes…
Cela dit, en ayant un regard raisonnable,
Le mariage officiel devrait bien rester stable
Car sinon le public risquait d’en faire un drame.

J’ai compris, dit l’épouse, ainsi tu n’as fauté
Qu’à cause d’un grand charme et de tant de beauté
Que toute résistance, à coup sûr, était vaine.

Mais tu me permettras donc de m’aventurer
Chez Vercingétorix que tu as capturé ?
Le pauvre, il est bien seul depuis quelques semaines.

Cochonfucius

Le surmoi

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Toile de Maurice Denis

Dialogue entre raison et violente passion
Au-dedans d’une tête induit la crispation :
Aux désirs de fusion, aux amoureux mirages,
La crainte du malheur oppose son barrage.

Mon surmoi dans mon crâne est son propre maton,
Il se tient tout rigide avec son gros bâton,
Il est là tout le temps, moi qui aime l’orage,
Il m’interdit l’abord des orageux parages.

Mais mon coeur en fusion n’est pas moins amoureux,
Et d’un pareil amour il n’est pas moins heureux
Que s’il pouvait plonger comme un amant fidèle

Dans la douce chaleur de ce lac de beauté
Pour croquer des fragments de son éternité :
Et, sans pouvoir voler, j’entends un grand bruit d’ailes.

Cochonfucius

Dans le lointain

 

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Peinture japonaise

D’un sonnet, certains jours, s’entrecoupe un silence,
De mots que, toi ou moi, nous aimons à choisir.
Le poids de quelques vers échangés à loisir,
Qui dira de combien il charge les balances…

Puisque ces jours d’été sont jours de nonchalance,
Puisqu’ils sont consacrés à l’exil, aux plaisirs,
A la satisfaction de modestes désirs,
Accordons-­leur d’un chant la subtile ordonnance.

Des jours plus ou moins gris peuvent bien survenir :
Nous irons nous cacher au creux d’un souvenir
Comme au creux d’un rocher, deux escargots semblables.

Comme deux papillons qui, d’instant en instant,
Avancent au jardin, l’un de l’autre distants,
N’ayant pour se parler que gestes ineffables.

Cochonfucius

Une remembrance

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Toile de Matisse

Du pays de mémoire un chant m’est parvenu
Qui date de ce temps où je courais ma chance
En allant t’admirer, à ta porte, en silence,
Mon âme était limpide et mon coeur était nu.

D’où vient que de ces soirs je me suis souvenu ?
La mémoire a parfois d’étranges turbulences
Et l’esprit au travers des temps anciens s’élance
Dont il n’était, pour vrai, pas même revenu.

Toi qui ne sais trancher entre veilles et songes
Car chacun de ces deux dans l’autre se prolonge,
Chacun des deux reprend de l’autre les tracas,

Ma vie, ne te prends pas pour une tragédie,
Tu seras un pastiche ou une parodie,
Un paisible chemin vers un banal trépas.

Cochonfucius

Ce qui nous fit vibrer

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Toile d’Edvard Munch

Ce qui nous fit vibrer ce fut vivre hors la loi
Plutôt dans une loi qui n’était que la nôtre
Indifférente aux voix des unes et des autres
Déjà nous récitions nos articles de foi

Et ce passé dès lors nous file entre les doigts
De cette transgression ne serons plus apôtres
Vous tous qui nous lirez cette histoire est la vôtre
Si vos coeurs ont erré follement quelquefois

La sauvage passion n’est pas pour un Cochon-
fucius qui a les doigts rivés à sa galère
Ses pauvres libertés de longtemps s’en allèrent

Tu diras ce sonnet n’est pas trop folichon
Je n’avais qu’un ciel gris ce jour devant mes yeux
Et je ne prétends point aller vers d’autres cieux

Cochonfucius

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

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