
Toile de Maurice Denis
Dialogue entre raison et violente passion
Au-dedans d’une tête induit la crispation :
Aux désirs de fusion, aux amoureux mirages,
La crainte du malheur oppose son barrage.
Mon surmoi dans mon crâne est son propre maton,
Il se tient tout rigide avec son gros bâton,
Il est là tout le temps, moi qui aime l’orage,
Il m’interdit l’abord des orageux parages.
Mais mon coeur en fusion n’est pas moins amoureux,
Et d’un pareil amour il n’est pas moins heureux
Que s’il pouvait plonger comme un amant fidèle
Dans la douce chaleur de ce lac de beauté
Pour croquer des fragments de son éternité :
Et, sans pouvoir voler, j’entends un grand bruit d’ailes.
