
Photographie de Wikimedia Commons
Je chante dans la paix du soir.
Ma chanson n’a rien de mystique,
Je regarde s’il va pleuvoir
Sur les toits de la basilique.
Il me semble entendre la voix
À la fois grave et triomphale,
Des grands archanges d’autrefois,
Chassant la froidure hivernale.
Et dans mon fief de Saint-Denis
Montent les rumeurs familières.
Il faut que je fasse mon lit,
Faut que je règle la chaudière.
J’aime ce monde familier
Toute mon âme en est éprise,
Je parle aux voisins de palier
Dans la lumière déjà grise.
Puis nous partageons des boissons.
Le soleil rouge comme braise
S’enfonce au fond de l’horizon.
Les rumeurs du quartier se taisent.
Le regard des astres lointains
Eclaire les gens et les choses.
Il fera jour demain matin,
Quand surgira un soleil rose.
Tous les soucis que vous aviez
Vous laisseront la paix complète :
Suffit pour ça que vous dormiez
Dans la sérénité parfaite.
Allez prendre du rêve chez
La tendre muse de Saturne :
De vous ne sauront s’approcher
Les sombres tristesses nocturnes.
