Je suis né d’un vert pangolin

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Toile de Travis Burns

Je suis né d’un vert pangolin
Et d’une chatte aux yeux tranquilles ;
J’irai draguer la reine en ville,
Car je ne suis pas très malin.

Nos enfants, des pigeons nouveaux
Gambaderont parmi les flammes
Et trouveront belles les femmes
Qui ne vont pas les trouver beaux.

Ils seront battus par le roi,
Chose qu’ils n’apprécieront guère,
Mais ils n’iront pas à la guerre,
S’ils y vont ce sera sans moi.

Cochonfucius va tôt ou tard
M’expliquer la loi de ce monde.
Ô vous tous, ma peine est profonde
Comme les poches d’un falzar.

Cochonfucius

La chanson de Jeanne

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Assemblage de l’auteur

Pendant ma combustion, je devins impassible,
Je ne me sentis plus rôtir dans la chaleur.
Qu’un évêque criard m’eût ce jour eue pour cible
Ne fut rien quand du ciel j’ai rejoint la couleur.

Plus ne chevaucherai en guerrier équipage
Pour tuer des manants ou des barons anglais.
Quand avec la chaleur ont fini ces tapages,
La Seine me laissa descendre où je voulais.

L’eau de Seine a rejoint celle de la marée.
Mon coeur redevient sourd, mon simple coeur d’enfant.
J’oublie cette bataille hier par moi démarrée,
J’oublie mon étendard et mon roi triomphant.

J’oublie aussi tout fief qui n’est pas maritime.
Les angéliques voix sonneront sur les flots,
Et mes prochains combats n’auront pas de victimes.
Les terrestres soldats me paraissent falots.

La profondeur des flots est ma retraite sûre,
Plus douce infiniment qu’une boîte en sapin.
Elle est loin, la prison avec ses vomissures,
Et nul geôlier sur moi ne met plus le grappin.

Aux archanges divins je dédie ce poème.
Qu’ils en versent les mots dans leur coeur lactescent
Et leur esprit d’azur vert, où, flottaison blême
Et ravie, un désir lascif parfois descend.

Car un archange aussi a besoin du délire,
S’il va planant sous les rutilements du jour,
S’il s’enivre d’alcool pour éveiller sa lyre,
Et s’il songe aux rousseurs amères de l’amour.

Ses larmes jaillissant formeront une trombe,
Mais son chagrin jamais ne dure jusqu’au soir :
Il est consolé par le peuple des colombes,
C’est du moins la vision que mon âme a cru voir.

J’ai vu l’archange atteint par le pinard mystique
Dont vacillait soudain le regard violet,
Envahi du remords d’un drame très antique
Et partant se coucher sans fermer les volets.

Par une absinthe verte il eut l’âme éblouie,
Vapeur brûlant dans sa cervelle avec lenteur,
Des galettes ayant des fèves inouïes,
Et les copains buvant des litres de planteur.

Sous l’effet des boissons disant des vacheries,
Ils ont tenu parfois des discours agressifs,
Sans permettre à l’esprit fumeux des otaries
De décrypter pourtant leurs jeux de mots poussifs.

(…)

Archange dont le corps était jadis de braise
Et qui est maintenant ce pauvre insecte brun
Qui rampe sous les lits et qu’on nomme punaise
En raison, semble-t-il, de son mauvais parfum.

(…)

Je ne crains plus le feu ni aucun coup de lame,
Mais j’ai peur de rester comme dans du coton.
Pourquoi à mon orgueil a-t-il fallu ces flammes ?
J’aurais dû épouser un vieux marin breton.

Cochonfucius

Le pauvre Gaspard

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Toile de Irek Szelag

Le pauvre Gaspard chante en parcourant la plaine,
Il veut qu’on prie pour lui, car profonde est sa peine.

Mais n’ont prié pour lui que les poissons de l’eau,
Oraison peu sonore emportée par le flot.

Mais n’a prié pour lui qu’un escargot des dunes,
Oraison inaudible écoutée par la lune.

Mais n’a prié pour lui que l’horizon du Nord,
Imprécation muette au moment où tout dort.

Gaspard hésite alors entre allumer un cierge
Ou se faire abreuver au comptoir d’une auberge.

Cochonfucius

Rollinat voit une échelle

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Toile de RoseAnn Hayes

Un arrosoir troué de rouille
Dort d’un sommeil sans lendemains,
Abandonné près d’un chemin
Où quelques insectes vadrouillent.

Il n’aidera plus la citrouille,
Ni le trèfle, ni le jasmin ;
Ainsi en décida l’humain
Qui a jeté là sa dépouille.

Mais un escargot dans la nuit
Survient, un autre encore, et puis
Tous deux l’adoptent pour refuge.

Ainsi, loin de son potager,
Il peut maintenant protéger
Ce joyeux couple de transfuges.

Cochonfucius

Arbre des muses

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image de l’auteur

Cet arbre tutélaire, ami de la jeunesse,
Se souvient mieux que nous de nos jours envolés ;
Il danse dans le vent sans jamais s’affoler,
Un léger chant d’oiseau l’accompagne sans cesse.

Lui qui ne rencontra ni prince ni princesse,
Il connut des bergers d’amour auréolés ;
Cupidon les avait bellement enjôlés,
Mais l’arbre, pour sa part, n’eut jamais de maîtresse.

Aucun barde jamais n’en fit une chanson,
Pas plus qu’on n’a chanté ses voisins les buissons .
Mais une muse habite en sa forêt natale.

Quand il sera, plus tard, un vieil arbre penchant,
Il ira sans frémir vers une issue fatale,
Mourant sans regretter les muses ni les chants.

Cochonfucius

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

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