Un ange double

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Image de l’auteur

Cet ange vient des lieux dont les chimères viennent,
On ne sait s’il accède à la réalité ;
Il se tient dans les airs, où les sylphes se tiennent,
Je l’ai vu, l’autre jour, en train de méditer.

Inspire-moi des vers, toi qui dans l’éther voles,
Traduis-moi les propos de ce bel oiseau blanc ;
Ou trace sur les cieux, de ton bras bénévole,
Un mot pour rassurer mon pauvre coeur tremblant.

Tu peux même chanter une chanson débile,
Que les fous comme moi, j’en suis sûr, aimeront ;
Je la retranscrirai d’un pinceau malhabile
Pour amuser les rois, les ducs et les barons.

Cochonfucius

 

Multiples chimères

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Gravure Armand Point

Élever plusieurs chimères,
C’est mon travail de rimeur ;
Leurs âmes parfois amères
Ont des mouvements charmeurs.

Chaque chimère éphémère
Chante ses propos trompeurs,
Chante ses propos sommaires
Puis se noie dans la torpeur.

Parfois, l’une d’elles reste
(Est-ce une chose funeste ?)
Au jardin, parmi les fleurs.

Elle goûte la chaleur,
Les parfums qui se mélangent
Et ce sonnet bien étrange.

Cochonfucius

Chimère de sinople

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Composition de l’auteur

Garde-toi d’éveiller la chimère qui dort !
N’approche même pas en rêve de sa couche ;
Tu devrais le savoir, c’est un bestiau très louche,
Si tu ne me crois pas, demande au goupil d’or.

D’un lion de la savane elle arbore le corps ;
Mais son chef est celui d’une vierge farouche.
Malheur à l’animal imprudent qui la touche !
C’est très déconseillé, sauf pour chercher la mort.

Toutefois, ce n’est point une bête de proie :
Grignoter quelques fruits est pour elle une joie,
Dans lesquels, au matin, jubilante, elle mord ;

En habit de sinople, elle parcourt la Terre,
Disant : Je suis la noble et puissante Chimère,
Je me passe de muse autant que de mentor.

Cochonfucius

Pêche au trésor

plongeurs

Composition de l’auteur

Sur le fond de l’Atlantique
Venus en aventuriers,
Équipés tels l’As de Pique
Vont deux fiers scaphandriers.

Ils ont des souliers de cuivre
Et des semelles de plomb ;
De longs tuyaux pour survivre
À plusieurs brasses de fond.

Sous le regard des sirènes,
Ils pourchassent les trésors ;
Cependant les choses traînent,
Elles ne vont pas très fort.

Plusieurs noyés ironiques
Voient les plongeurs s’essoufflant ;
Un sourire sardonique
Orne leur visage blanc.

Froides eaux de l’Atlantique,
Aidez ces aventuriers
Fagotés en As de Pique,
Ces pauvres scaphandriers !

Le chef des crabes regarde
Ces deux lascars convoitant
L’immense trésor qu’il garde,
Et ça ne lui plaît pas tant.

Il les conduit en otages
Dans sa maison sous la mer
Et leur verse du potage
Très bon quoiqu’il soit amer.

Puis le crabe, avec tendresse,
Chante comme un troubadour,
Car il feint, lui, plein d’adresse,
D’éprouver le grand amour.

Ô plongeurs, mon âme est pure :
Et mon bonheur serait grand
De suivre votre aventure
Sur le fond de l’océan.

Il les mène au réfectoire,
Les fait boire à sa santé ;
Puis, à force de trop boire,
Ils se sont mis à chanter :

Qu’on est bien dans l’Atlantique
Quand on est aventurier !
Chantons, tels deux As de Pique,
La joie des scaphandriers.

Cochonfucius

Moréas voit des matelots

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Toile de John Singleton Copley

Marins presque noyés par l’océan qui danse,
Capable d’épuiser les plus vaillants rameurs,
Comme ils ont regretté de n’avoir nul rimeur
Parmi eux pour chanter cette aventure intense !

Sur le sable ils ont pu terminer leurs errances,
S’installer sur le sol, bercés par la rumeur
De l’océan qui peut se montrer endormeur
Au temps où le soleil a perdu sa brillance.

Le sommeil des errants est bercé par les ondes
Parvenant sur les bords de cette mer profonde
Pour apporter aux gens rêves et cauchemars.

Maint dormeur voit en songe une immense baleine,
Ou croit entendre au loin la voix de la sirène,
Ou rêve, avec plaisir, qu’il mange du homard.

Cochonfucius

Baudelaire voit une montagne

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Photographie de Elina Brotherus

Mon ermitage est comme un chalet de montagne,
Où passe, au fil des jours, ma vie sans grande ampleur ;
Je lis les vieux auteurs français dont j’accompagne
Les vers par d’autres vers, comme on plante une fleur

En un jardin fleuri, mais non sans maladresse :
Je n’ai que le talent d’un modeste jongleur.
La langue cependant, généreuse maîtresse,
M’inspire dans le soir (ou le petit matin)

Des phrases que de mettre en ce lieu je m’empresse,
Avant de m’endormir dans mes draps de satin.
Ce ne sont que fragments qu’ici et là je glane,

Ça n’a point la grandeur des vieux auteurs latins,
Ni l’étrange douceur des brises océanes ;
Ce sont des mots tracés pour vous faire plaisir,
Vous qui lisez ces vers écrits par un profane.

Cochonfucius

Fréchette voit des navires

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Toile de Charles W. Simpson

Les voiles des Français valent celles d’Espagne ;
La flotte avance au vent comme un nuage gris.
Bien des nouveaux terroirs, dès demain, seront pris,
En Amérique, en Chine, en Grande Garabagne.

Priez donc tous vos saints, beaux marins de Bretagne :
Parfois, sur l’océan, le ciel est assombri,
Ou par le fier pirate on se trouve surpris ;
On se dit : j’aurais dû partir à la montagne.

Mais débarquer à l’Ouest, quelle charmante chose :
Les jardins canadiens à la saison des roses,
Baignés dans la lumière et le goût du nectar !

Et les canons du roi, dans un bruit de tonnerre,
Convainquant aussitôt les Indiens débonnaires
D’offrir leur sujétion à ce seigneur vantard.

Cochonfucius

Sur une lointaine exoplanète

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Composition de l’auteur

Dans une plaine aux rochers d’ambre,
Chaque maison est faite en or.
On ne voit personne dehors
Car il fait plus frais dans leurs chambres.

La plaine est peuplée de chimères
Qui font un vin pas trop mauvais.
J’irais là, si je le pouvais,
Boire avec ces braves commères.

D’ailleurs, tu m’y verras, peut-être,
Si tu dors, dans la nuit qui vient,
Et si ton rêve avec le mien
Partage une même fenêtre !

Cochonfucius

La Chimère et le Cerf

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Composition de l’auteur

De chimère et de cerf un entretien charmant
Eut lieu l’autre semaine, en la friche boisée.
Cette conversation fut, d’ailleurs, arrosée
D’un petit vin de Loire, aux arômes gourmands.

Que ne donnerait-on pour de si bons moments !
Nul besoin, pour cela, de l’auberge ardoisée
Ni de la vaste salle aux immenses croisées,
Mais un peu de soleil et d’ombre, seulement.

Vers ces lieux verdissants, la nostalgie m’entraîne,
Ainsi que la saveur du Gamay de Touraine
Par laquelle, en plein jour, un franc gosier fleurit ;

Mais je ne me plains pas : j’ai mes propres feuillages,
Ainsi que la rumeur de mon petit village,
Et puis, n’oublions rien, ma taverne, à Paris.

Cochonfucius

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

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