
image de l’auteur
Ce bateau dérivant, c’est un vaisseau massif,
C’est un sombre rafiot d’origine inconnue ;
Quelquefois, sur le pont, chante une voix ténue,
J’entends jour après jour son déclin progressif.
Ce surprenant navire ignore les récifs,
Une magie puissante est par lui détenue ;
Les pâles matelots dans leur noire tenue
Arborent presque tous un visage pensif.
Songent-ils à leur vie, qui jadis fut profane ?
Se remémorent-ils des mots d’Aristophane ?
Sur un danger prochain furent-ils alertés ?
Je n’en dirai pas plus dans cette chanson brève,
Je laisse à ces errants leur pleine liberté ;
Ils savent naviguer sur les ailes du Rêve.
