La sublimation en Héraldie remonte au temps où Pasiphae était venue visiter l’Héraldie, c’était à la période antique de cette dernière. En ce temps-là donc elle s’accoupla au Taureau, mais au lieu d’engendrer un Minotaure, ce qui est déjà une épreuve pour ceux qui la vivent, elle en engendra trois. Immédiatement, les sages d’Héraldie pensèrent qu’elle avait rencontré trois Taureaux, mais non! Après un interrogatoire minutieux, deux des trois présumés coupables jurèrent qu’ils n’étaient pas tombés dans le piège de Pasiphae et qu’ils avaient tout de suite remarqué qu’elle était bien sûr une femme habilement dissimulée dans une vache d’airain. Le seul coupable était donc le troisième Taureau qui n’y avait vu que du feu, c’était le taureau de Mirabelle qui en était profondément blessée. Elle réalisa dès lors que son beau taureau n’avait en fait pas de cervelle et prit congé de lui.


Il fallait donc éduquer les trois jeunes Minotaures et sachez que les Héraldiens les éduquèrent si bien que ces Minotaures devinrent fort courtois et même aimables. Les éducateurs des Minotaures avaient lu Montaigne qui a écrit : « Un esprit sain dans un corps sain ». Le corps d’un Minotaure est certes extrêmement complexe mais éducable, la preuve ! En Héraldie, nous avons formé trois jeunes Minotaures. C’est l’Ours héraldique qui s’est le plus dévoué dans cette tâche.

Mirabelle, peinée d’avoir perdu son taureau allait souvent méditer auprès d’un pommier, les Héraldiens voyaient très bien qu’elle changeait à force de méditer.
Quant à Maître Coq, il tomba gravement malade car il n’était plus certain de son rôle à jouer en Héraldie. En effet, il savait qu’il était le fils du Soleil et par conséquent qu’il communiquait avec lui et les quatre vents, il surveillait aussi la Terre et les mers mais, il sentait qu’il ne pouvait s’empêcher d’aimer et d’être attiré par les poules. Alors Maître Coq qui avait le sens des responsabilités, prit fermement la décision de renoncer aux poules et de se sublimer totalement vers la lumière du Soleil. Il le fit tant et si bien qu’il perdit vraiment son corps, les animaux d’Héraldie furent atterrés de voir le pauvre Maître Coq sans corps et avec une double tête car du coup bien sûr, il doutait encore plus de son choix de vie, c’était un cercle vicieux comme on dit.


On ne pouvait laisser Maître Coq dans cet état. On l’emmena dans l’atelier des Chiens d’Héphaïstos afin qu’entre leurs mains, Maître Coq soit remodelé sans douleur et puisse entamer si possible une nouvelle vie. Les Chiens d’Héphaïstos acceptèrent ce travail mais prévinrent que s’ils pouvaient remodeler le corps de Maître Coq, ils n’avaient par contre, aucun pouvoir sur son esprit.

Ce fut une consternation générale dans toute l’Héraldie, même les Paons par solidarité commençaient à perdre leur corps, (ce syndrome commence toujours par la perte des pattes).
Heureusement un Marcheur Printanier qui passait par là fut ému de la scène, or Maître Coq aimait les pèlerins par-dessus tout, car ils cherchent la lumière, un peu comme lui. Alors il accepta de se laisser guider par lui.


Le pèlerin l’emmena sans tergiverser vers la Licorne Héraldique qui était la gardienne de la mémoire d’Héraldie, elle connaissait toutes les langues, toutes les incertitudes (d’où sa double tête), elle vivait dans un grand manoir.


Souvent quelques Bouddhas curieux de sa science venaient la voir mais en fait elle ne les appréciait guère, elle les jugeait trop éthérés et presque, il faut le dire! trop prétentieux, car tout bien considéré, alors qu’ ils avaient une enveloppe charnelle, ils le niaient. Or la Licorne Héraldique avait du mal à supporter les mensonges. Néanmoins étant très tolérante, elle leur offrait quand même l’hospitalité une ou deux nuitées. Très vite les Bouddhas, à son contact, perdaient leur aspect sérieux et devenaient heureux comme des poissons dans l’eau. Il faut dire que la Licorne Héraldique recevait très bien ses hôtes.


Mais le lendemain, oubliant leur belle soirée avec la Licorne, ils se recentraient à nouveau sur eux-mêmes, à tel point qu’ils amorçaient une ascension. On dit cependant en Héraldie, qu’au terme de cette ascension ils finissent toujours en Ornithorynques, ce qui est naturel puisqu’ils ne sont pas le Fils du Charpentier. Seul ce dernier, pour des raisons particulières, peut amorcer une ascension et la mener jusqu’au bout (Les religions sont très complexes en Héraldie : lire le conte La religion en Héraldie.)


Par contre Maître Coq, même au contact de la Licorne Héraldique, ne semblait retrouver aucune énergie intérieure. Il était remodelé certes, mais uniquement physiquement. Pour que Maître Coq puisse se recentrer, retrouver son unité, il fallait qu’il fasse aussi appel aux énergies de l’inframonde. Pour être Un, il faut voir ses faiblesses et les tourner en forces neuves, il faut donc unifier les extrêmes: le pire comme le meilleur. Vorace Hexapode exulta de joie lorsqu’il apprit qu’on libérait l’inframonde, à tel point qu’il passa de la couleur de sable à celle d’argent.

Mais lorsque l’on ouvre les portes de l’inframonde en Héraldie, il se passe de drôles de choses. Ainsi on prend conscience que Martin soldat est en fait Martin Troll qui organise un faux tournoi à propos de son manteau, histoire de passer le temps qui lui est insupportable.










Quelle histoire ! J’adore !
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Merci Christine, j’apprécie tant vos peintures qui inspirent JR, troll.
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