
Photographie de Brassai
L’hiver dans nos quartiers va remplacer l’automne,
Refroidissant la rue et ses vieux bâtiments.
Les badauds sur la place errent languissamment ;
On n’entend pas les cris de la foule gloutonne.
Venant de nulle part, un carillon résonne.
Les passants sont saisis par un étouffement,
Même ceux du marché freinent leurs mouvements ;
Un dédale sans murs m’absorbe et m’emprisonne.
Le vieil hôtel de ville est aujourd’hui pâlot ;
Au brouillard qui me semble un immobile flot,
Un dernier feu de bois ajoute sa fumée.
Heureux que soit absent d’ici le vent du nord,
Je vais droit devant moi, profitant d’un temps mort
Pour marcher au hasard dans la ville embrumée.
