Hommage à Paul Eluard

2013-d

Photographie de JBB (droits réservés)

Sur Abel et sur Caïn
Sur Adam et sur Lilith
Sur le fils du charpentier
J’ai des sonnets

Sur les astres vagabonds
Sur les faits non résolus
Sur le long fleuve du temps
J’ai des sonnets

Sur l’archange Gabriel
Sur un horloger aveugle
Et sur Marie-Madeleine
J’ai des sonnets

Sur la vie du roi des arbres
Sur Sapiens et sur Faber
Sur Tartuffe en un couvent
J’ai des sonnets

Sur l’amitié des forums
Sur la joie et la tristesse
Sur le maître Chevillard
J’ai des sonnets

Sur le métier de chercheur
Sur le miroir déformant
Et sur Occam en vacances
J’ai des sonnets

Sur la peinture chinoise
Sur trois puissance quatorze
Sur la faim du prédateur
J’ai des sonnets

Sur le trouble ronsardien
Sur les deux cents éléphants
Sur Newton et Langevin
J’ai des sonnets

Sur la reine Pénélope
Sur la planète ignorée
Sur une vibration morte
J’ai des sonnets

Sur l’amour dans un coin sombre
Sur un campement rustique
Sur une nuit de juillet
J’ai des sonnets

Sur le regard de Saturne
Sur un rêve de voyage
Sur la rose et l’hirondelle
J’ai des sonnets

Sur le jardin et la croix
Sur la plume et l’encrier
Sur la salle et le comptoir
J’ai des sonnets

Et par le pouvoir des rimes
J’ai du soleil dans ma vie,
Je suis né pour te servir

Poésie.

Cochonfucius

D’or à un griffon de gueules

gri-gl

Composition de l’auteur

L’air est d’or. Le griffon de gueules se promène
En proposant son coeur aux ondines des puits.
Celle qui en voudrait, fût-ce pour une nuit,
Serait sur cette terre une vraie souveraine.

Or, son offre n’attire ondine ni sirène ;
L’une, même, se moque en l’appelant « Trop cuit »,
Une autre a beaucoup ri, une troisième a fui.
Le griffon va, portant son grand coeur, et sa peine.

Ce n’est pas aujourd’hui que, pleine de tendresse,
Une amante viendra l’instruire de caresses ;
Dans son corps, il devra réinstaller son coeur.

L’ornithorynque rose a rejoint son compère
Et dit « J’ai le remède à cela, je l’espère :
Ce sont quelques flacons d’une douce liqueur. »

Cochonfucius

Sagesse des loups

livre-d-or

Composition de l’auteur

Les petits loups d’azur dansent au ciel d’argent ;
Ils ont à leur menu, ce soir, de l’oie de sable,
Rien à redire à ça, c’est un dîner passable,
Il leur arrivera de sourire en mangeant.

Les doux chevaux d’argent lisent un livre d’or :
On y voit affrontés les fiers griffons de gueules.
Que les commentateurs nous disent ce qu’ils veulent,
Celui qui fit ce livre est quand même assez fort.

La grande oie, le beau loup, le cheval, le griffon
Ne sont-ils pas remplis de sagesse animale ?
On ne peut s’empêcher de trouver minimale
Celle dont les humains tempèrent ce qu’ils font.

Cochonfucius

D’or à un monstre rotatif

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Composition de l’auteur

Le griffon que voici, qui triple tête porte,
Est enfant des blasons, mais de nouvelle sorte.
De gueules son plumage est assez chaud, l’hiver,
Car il n’aimerait point être nu comme un ver ;

Nous allons admirant sa trajectoire ronde,
Qui, se fermant sur soi, ne conduit nulle part.
Il grogne, revenant à son point de départ :
— Toujours personne en vue ! Serais-je seul au monde ?

Cochonfucius

Vigne d’or

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Composition de l’auteur

Griffon d’argent, la vigne est ta raison de vivre :
Aussi, ne t’en fais pas, sur ce plan, je te suis.
Un vignoble, un figuier, une cabane, un puits,
Ce peu d’installations du souci nous délivre.

Du roi des animaux, qui peut la trace suivre ?
D’autres le tenteront ; pour moi, je ne le puis,
Car s’approcher d’un roi ne vaut que des ennuis,
(C’est probablement vrai, je l’ai lu dans un livre.)

En ma fin de carrière, en ma vieille saison,
J’inspecte mes papiers, je range ma maison ;
D’être fauve ou griffon, je n’en ai nulle envie.

Sur le point d’habiter un terroir étranger,
J’imagine ce qui, pour moi, devra changer :
Je fais des provisions pour l’hiver de ma vie.

Cochonfucius

Aigle d’Islande

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image du blog Herald Dick Magazine

Se posant sur la glace, il fera quelques pas,
Ainsi qu’un factionnaire auprès de sa guérite ;
Autant le vaste ciel le voit s’avancer vite,
Autant, marchant au sol, il ne se presse pas.

Il est fort satisfait de son récent repas ;
Le saumon, qui dedans son noble ventre habite,
Sera-t-il le héros du sonnet qu’il médite ?
Sauf qu’en menus morceaux, son bec le découpa.

Mais enfin, il se tait ; ça lui semble frivole
D’exprimer son savoir en légères paroles,
Car le sens est perdu, si les mots sont nombreux.

Le grand aigle d’argent, c’est le seigneur des plaines,
De plaisirs peu communs, son existence est pleine ;
Il chante mieux que moi, quand il est amoureux.

Cochonfucius

Oiseau châtelain

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Image du blog Herald Dick Magazine

L’aigle d’argent médite au seuil d’un château fort.
Du ciel d’azur, il voit un doux éclat descendre,
Le rêve de son âme est de flamme et de cendre,
Quelques airs de chansons lui viennent, sans effort.

Dans un profond silence, il trouve ses accords,
Il trouve quelques mots dubitatifs et tendres,
Aux horizons lointains, toujours, il croit entendre
Le neveu qui mourut en sonnant de son cor.

Au bout d’une journée, dis-moi ce qu’il en reste,
Un murmure, une plainte, une absence de geste,
Pas grand-chose, sans doute, ou alors, rien du tout.

Car cet aigle d’argent, c’est un roi sans royaume,
C’est un songe brumeux, c’est un pâle fantôme,
C’est un héros pensé par un rhapsode fou.

Cochonfucius

Le rhapsode ivre

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Toile de Ernst Ludwig Kirchner

Comme je recherchais une rime impossible,
Je ne me sentis plus guidé dans mon labeur ;
L’hommage éblouissant que j’avais eu pour cible
Se retrouvait tout nu et de pâle couleur.

J’étais insoucieux des césures épiques,
Des sonnets inspirés d’un madrigal anglais ;
Quand mon esprit cessa d’envoyer de ses piques,
Le silence m’a dit tout ce que je voulais.

Entouré des griffons farouches de la toile,
Moi, l’autre jour, plus fou qu’un sonneur d’olifant,
J’écrivis, et mes vers montaient vers les étoiles,
Quittaient le sol terrestre en Pégases piaffants,

Et j’ai chanté l’amour du monstre maritime,
De la grenouille verte au bord de son étang,
Quand d’un seul coup de foudre ils sont tous deux victimes
Et que l’amour tragique en chacun d’eux s’étend.

Je sais l’archange mou que ronge le délire,
Consommant des alcools aux ignobles parfums
Dont il croit rallumer la flamme de sa lyre
Pour chanter la douceur de son amour défunt.

Puis il déguste aussi l’absinthe d’émeraude,
Car il veut enivrer deux âmes dans son coeur
Celle de l’oiseau-mouche en pleine saison chaude,
Celle de l’ours polaire au temps du froid vainqueur.

Alors, le vieux rhapsode, ainsi doublement ivre,
Avaleur de souffrance et raconteur d’amour
Entretient de ses vers la vision d’une vouivre
Ayant au fond des eaux plus d’un secret parcours.

Il exulte du vaste et fol itinéraire,
Qui ne lui permet point d’instant inattentif,
Le soupir de la muse aux accents littéraires,
L’esprit calculatoire et le coeur inventif.

Assez ! J’ai trop rimé ! J’ai vidé tout mon rêve !
Toute rime est sans force et tout sonnet amer ;
L’encrier me demande (et la plume) une trêve,
Planons avec la mouette au-dessus de la mer !

Cochonfucius

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

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