
Si je t’ouvre au hasard, livre à la tranche d’or,
Tu offres à mes yeux des récits millénaires,
Avec des ducs, des rois, des monstres sanguinaires
Et des aventuriers en quête d’un trésor.
Puis ma plume, à son tour, veut prendre son essor :
Faire parler en vers le chêne centenaire ;
Et chanter le ruisseau dont l’eau nous désaltère ;
Et rêver l’océan qui, plus que l’homme, est fort.
Vers l’heure de midi, la bienfaisante brise
A rafraîchi la plage, et la sirène éprise
Voit sur la rive un troll qui danse comme un fou.
Quand je vais évoquant le troll et la sirène,
Poètes du passé, j’écris aussi pour vous,
Bardes qui nous contez la condition humaine.
