
Le rimeur est heureux s’il parvient à songer
Au brillant firmament, à l’éternelle cime
Et à les faire voir en des vers qu’on estime ;
Mais au vaste lexique, il lui faudra plonger.
Les mots ne sont point là pour se faire allonger,
Assemblages entre eux sont avec ou sans rime ;
Ils ne sont point du bois que retouche une lime
Et pour les raccourcir, on ne peut les ronger
Poètes du passé, que ce soit rime ou prose,
Ce que les amateurs de ce siècle composent
Ne prétend nullement vos lauriers mériter ;
Une fois accompli l’exercice de style,
Pour finir, tu diras, ô plume malhabile,
Merci à Du Bellay, qui se laisse imiter.

