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À tous les végétaux je sais porter secours,
Vous m’avez vu souvent soulager leur déveine ;
Je leur fais absorber de la bonne eau de Seine
Qu’apporte un jardinier en son prudent parcours.
J’arrose ce domaine et tous ses alentours,
Le soir et le matin, sans ménager ma peine ;
Plus précieuse est mon eau que le vin de la Cène,
Car ce n’est point du sang, mais c’est un pur amour.
Je ne dis pas un mot, et rien ne me tourmente,
Je dors quand mon labeur est enfin terminé ;
Le ciel est mon copain, la terre est mon amante.
Au plus noble devoir je me suis enchaîné ;
Je l’ai dit l’autre jour à la Dame charmante
Qui sait si doucement vers mes fleurs m’incliner.
